Publié le : Jun 02, 2020
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Comme tout chercheur le sait, la première question à se poser au début d’un programme de recherche est la suivante : pourquoi? Pourquoi se concentrer sur la douleur chronique chez les vétérans canadiens? Pourquoi est-il important de constituer une base de connaissances à la suite de nos recherches?  

Pourquoi étudier la douleur chronique chez les vétérans?

La douleur chronique est très courante chez les vétérans : 41 % des vétérans canadiens souffrent de douleur chronique et ils en sont deux fois plus souvent atteints que les civils (Source : Anciens combattants Canada – ACC). La douleur chronique a en outre d’importantes répercussions sur la vie personnelle et la carrière : chez 54 % des vétérans atteints, la douleur chronique nuit chaque mois à leurs activités professionnelles. Un grand nombre des vétérans atteints de douleur chronique avec lesquels l’équipe du Centre d’excellence a travaillé (en particulier ceux qui ont été libérés du service militaire actif pour des raisons médicales) ont entre 20 et 30 ans de vie devant eux, ce qui leur donne le temps de commencer une nouvelle carrière dans la vie civile, mais la douleur chronique entrave ce potentiel.  

Il est également important d’étudier la douleur chez les vétérans en particulier parce que nous avons observé qu’ils obtiennent des résultats disproportionnellement positifs lorsqu’ils sont traités au moyen de services de gestion de la douleur chronique qui répondent correctement à leurs besoins particuliers. Dans notre blogue de mai intitulé « Au service de ceux et celles qui ont servi », nous décrivons quelques raisons qui peuvent expliquer pourquoi les vétérans tendent à obtenir des résultats si positifs : ils n’abandonnent pas lorsque les situations deviennent difficiles (ils n’abandonnent pas non plus durant leur service militaire et les programmes de gestion de la douleur), et ils obtiennent de très bons résultats lorsqu’ils ont un solide réseau de soutien qui implique d’autres vétérans qui ont vécu des expériences semblables et qui parlent le même langage qu’eux. Nous avons parlé avec le vétéran Derek Speirs (vous pouvez l’entendre directement dans cette vidéo) qui explique que la douleur chronique crée un cercle vicieux de douleur, d’isolement et de désespoir. Lorsqu’on rassemble des vétérans pour s’encourager les uns les autres à persévérer dans leurs programmes individuels de gestion de la douleur, ils participent activement et se poussent les uns les autres à sortir de ces cercles vicieux de la douleur comme aucun clinicien civil ne peut le faire. Ils se retrouvent de nouveau en pleine maîtrise de leur vie au lieu d’avoir l’impression que leur douleur chronique les empêche de vivre.  

Alors, pourquoi? Une réponse réside peut-être dans le fait qu’ils ont une compréhension partagée d’un objectif commun d’être prêts pour le changement : prêts à gérer leur douleur et prêts à passer de leur ancienne vie de service militaire à leur nouvelle vie du monde civil. Quelle que soit la raison, acquérir une meilleure compréhension grâce à la recherche aidera à orienter les soins futurs et, nous l’espérons, à prévenir la douleur chronique.  

Le Centre d’excellence peut cibler des stratégies fondées sur des faits et les communiquer aux cliniques qui pourront les mettre en pratique partout au Canada et mesurer leur influence sur la santé et le bien-être des vétérans.  

Pourquoi est-il important de constituer une base de connaissances?

Simplement parce que nous ne savons pas ce que nous ne savons pas. Sans recherche sur la douleur chronique vécue par les vétérans canadiens, nous ne pouvons pas améliorer la qualité des soins et l’accès à ces derniers que nos vétérans méritent.  

En partageant, dans une boucle de rétroaction, nos recherches avec des cliniques qui appliquent les leçons apprises pour poursuivre l’amélioration de nos travaux et déterminer les meilleures thérapies de gestion de la douleur, les travaux du Centre d’excellence transforment les connaissances en soins. Autrement dit, nous pouvons également explorer des techniques de gestion proactive de la douleur. Par exemple, y a-t-il des recommandations que nous pouvons faire aux membres des Forces armées canadiennes (FAC) pour les rendre plus résilients à l’usure qui mène souvent à la douleur chronique chez les vétérans? Pouvons-nous traiter les traumatismes physiques et mentaux avec plus d’efficacité pour prévenir la douleur chronique? Comment pouvons-nous bâtir la confiance entre les vétérans, les cliniques antidouleur et ACC pour améliorer l’efficacité des programmes de gestion de la douleur?


Par la recherche et l’engagement, nous pouvons comprendre les difficultés particulières auxquelles se heurtent les vétérans atteints de douleur chronique et comment les résoudre par des thérapies de gestion de la douleur fondées sur des faits probants, afin, au bout du compte, d’améliorer la qualité des soins et l’accès à ceux-ci. Fort de notre recherche, le Centre d’excellence travaille en collaboration avec les cliniques et renseigne également les praticiens de soins primaires sur les soins de la douleur afin de raccourcir le délai de la transformation de la recherche en pratique. Le Centre d’excellence peut également montrer aux cliniciens et au personnel d’ACC ce dont les vétérans ont besoin pour gérer la douleur.  

La première étape consiste à se demander pourquoi.  

Bio de l’auteur : Membre du personnel enseignant de l’Université McMaster depuis 1988, le Dr Norm Buckley a servi pendant trois mandats comme président du département d’anesthésie à la Michael G. DeGroote School of Medicine. Il a occupé plusieurs postes dans l’administration hospitalière à titre de directeur de la salle d’opération, chef de l’anesthésie (Chedoke McMaster) et cochef (Hamilton Health Sciences Corporation). Le Dr Buckley s’intéresse en particulier à la douleur, tant aiguë que chronique. Ses travaux cliniques sont axés sur la gestion de la douleur chronique à la Michael G. DeGroote Pain Clinic, au Centre médical de l’Université McMaster. En 2010, il a fondé le Michael G. DeGroote National Pain Centre et il en a été le directeur. Il est directeur scientifique du Michael G. DeGroote Institute for Pain Research and Care. De plus, il est le candidat principal nommé et le directeur scientifique du Réseau sur la douleur chronique financé par la Stratégie de recherche axée sur le patient. Grâce à un financement de 25 millions de dollars, le Réseau s’emploie à améliorer les résultats de santé des Canadiens qui doivent vivre avec la douleur chronique.

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